dimanche 12 octobre 2014

Le TDAH - une vison réelle

Bonjour à tous,

Comme vous avez sans doute pu le constater tout au long de la lecture de ce blogue, le sujet des TDAH me tient beaucoup à cœur. C’est une réalité qui aujourd’hui touche énormément de personnes. Comme je vous avais déjà mentionné dans un précédent article, je suis moi-même atteinte de ce trouble, et je connais beaucoup de gens qui en souffre également. Bien entendu, il n’y a pas deux personnes qui vivent avec le TDAH de la même manière. Étant donné qu’il y a un nombre assez élevé de personnes atteintes de ce trouble dans mon entourage, j’ai la chance de pouvoir les côtoyer régulièrement. Ce qui m’amène aujourd’hui à vous parler de mes observations et de différentes constatations que j’ai pu en tirer tout au long de ma vie. Je veux vous évoquer des faits réels afin que vous puissiez vous forger une idée plus claire sur le TDAH.

Mon frère ainé, maintenant âgé de 26 ans, est sous médication depuis l’âge de 12 ans. À ce moment, la «mode» de mettre déjà sous médication une grande proportion d’enfants qui témoignaient d’un minime trouble de comportement, ou de déficit d’attention n’était pas encore déclenchée. Mon frère faisait partie d’une minorité. Au primaire les professeurs avaient remarqué qu’il était souvent dans la lune ce qui faisait en sorte qu’il perdait une grande partie de la matière enseignée. Ce problème ne se produisait pas seulement à l’école. À la maison il avait aussi des comportements très lunatiques, pouvant même aller à être dangereux. Être lunatique ce n’est pas seulement regarder le plafond quand le professeur donne son exposé magistral en avant du groupe. C’est en effet beaucoup plus que ça. Mon frère pouvait oublier sa boite à lunch le matin, comme il pouvait oublier d’éteindre le four avant de quitter. Au primaire, mes parents ainsi que les intervenants à l’école ne trouvaient pas nécessaire de lui prescrire des médicaments, sachant tout de même qu’il allait sans doute en avoir de besoin au courant de sa vie.

C’est en premier secondaire  que mon frère et mes parents ont jugé nécessaire d’aller consulter un psychologue. C’est à la suite de plusieurs mauvais résultats, dus au fait qu’il n’était pas capable de suivre le rythme des cours et de ses travaux, qu’ils ont pris cette décision. Il prend alors, depuis ce jour, de la médication qui l’aide énormément à se concentrer, non seulement au niveau académique, mais aussi dans la vie de tous les jours, et maintenant dans son milieu professionnel.

Comme je vous ai déjà mentionné, ce type de médicaments est très fort, et il peut être néfaste pour la santé. Mon frère prend alors cette médication depuis environ 14 ans. Quoi qu’on en dise, cela a créé chez lui une dépendance qui, à ma grande surprise, ne pourra sans doute pas se défaire si facilement. Il y a quelques semaines, il n’a pas pu prendre ses médicaments pendant seulement 2 jours et ç’a créé chez lui de gros inconvénients. C’était la première fois en 14 ans qu’il arrêtait d’en prendre. Premièrement, il n’a tout simplement pas pu aller travailler ces journées-là. Il était encore moins fonctionnel qu’il ne pouvait l’être avant son diagnostic. Il s’endormait énormément et avait de très gros maux de tête. C’est à ce moment que j’ai constaté que oui c’était une drogue forte qui peut créer, elle aussi, comme les drogues chimiques vendues illégalement, une grosse dépendance. Essayer d’arrêter de prendre cette médication après plusieurs années, c’est en réalité le même principe que toutes les autres drogues, c’est une un sevrage …  

D’où l’importance pour moi, et je ne cesserai jamais de le répéter, de diagnostiquer les enfants le plus tard possible, afin qu’ils puissent ne pas y développer de dépendance. Comparativement à mon frère, je prends de la médication depuis seulement 2 ans, et ce seulement pendant les périodes scolaires. C’est important pour moi de me sentir capable d’arrêter d’en consommer quand je le veux sans trop créer de déséquilibre dans mon quotidien. Je ne veux pas prendre cette médication toute ma vie, loin de là. Ça crée chez moi beaucoup trop d’inconforts, que je n’accepterai pas de tolérer toute ma vie. Ça m’aide énormément sur un point de vue académique, car sinon, croyez-moi, jamais je n’aurais accepté de prendre ces médicaments.

Ce fut un plaisir de communiquer avec vous par le biais de ce blogue mes savoirs et mon bagage personnel sur le TDAH. En espérant que ces informations ont pu susciter en vous quelques réflexions, non pas que je veux vous faire peur, mais simplement vous faire réfléchir et peut-être même réagir, sur tout ce que ce trouble peut impliquer. Je veux simplement conscientiser les gens sur le fait que c’est loin d’être une «petite maladie» facile à traiter et à se débarrasser.

Florence



mardi 7 octobre 2014

Conséquences du TDAH

Bonjour à tous,

Pour faire suite au sujet évoqué la semaine dernière, soit les services offerts dans les écoles pour les élèves souffrant du TDAH, je parlerai aujourd’hui des conséquences que ce trouble peut impliquer chez les élèves. Peu importe le type de médication que les gens peuvent prendre, plusieurs facteurs, qu’ils soient d’ordres économiques, physiques ou psychologiques, peuvent entrer en jeu. Il est alors logique de dire que nous pouvons retrouver, chez les personnes atteintes du TDAH, des conséquences similaires.

S’il advenait que l’enfant atteint par ce trouble serait dans l’obligation de prendre de la médication pour l’aider, il serait alors primordial de vérifier auprès des antécédents familiaux pour vérifier s’il y a eu des expériences négatives ou positives en réponse à la prise de médicaments. Il y a une multitude de médicaments offerts sur le marché qui peuvent aider à l’amélioration de ce trouble, et non pas à la disparition de ce dernier.  Cette grande diversité a sans doute été implantée dans le but de pouvoir satisfaire le plus grand nombre de cas possibles. Il n’est certainement pas surprenant pour vous d’entendre qu’il n’y a pas deux personnes qui réagissent de la même manière à la prise d’un même médicament, d’où l’importance de faire un bon diagnostic chez la personne atteinte afin de pouvoir lui prescrire celui qui lui conviendra le mieux.

Qui dit prise de médicaments dit également effets secondaires. Eh oui, tel est le cas des médicaments disponibles pour le TDAH. Certaines personnes peuvent croire que c’est «le fun» de  prendre de la médication afin d’étudier plus facilement, mais permettez-moi de vous dire que c’est tout le contraire. Je suis certaine que la majorité des personnes atteintes pourraient confirmer qu’elles préféreraient pouvoir réussir à l’école sans avoir recours au soutien médical. Les effets secondaires des médicaments pour traiter le TDAH ont tendance à se ressembler d’un médicament à un autre. On peut constater comme principaux effets secondaires une perte d’appétit, des difficultés d’endormissement au coucher et des changements au niveau de la personnalité. Le dernier est, selon moi, l’effet le plus indésirable étant donné que certaines personnes peuvent se voir devenir plus anxieuses, irritables ou même éteintes. Les gens qui subissent de trop gros effets secondaires et qui ne veulent pas arrêter leur médication peuvent se voir prendre des décisions regrettables. Quoi qu’on en dise, ce type de médication n’est peu souhaitable pour personne, car ce sont des médicaments très forts et très stimulants, pouvant même aller à être néfastes pour la santé des patients s’ils sont mal utilisés. Certaines personnes peuvent émettre des comportements trop soudains qui peuvent les amener à éprouver des problèmes financiers et relationnels qu’ils n’avaient pas auparavant. Ces comportements sont dus aux effets secondaires de la prise de médication qui, de toute évidence, ne leur convient pas.  C’est des changements difficiles à tolérer non seulement pour la personne atteinte, mais également pour ses proches. Souvent, il sera recommandé de cesser le traitement si cet effet est trop prédominant. Ces médicaments sont, en règle générale, de très forts stimulants pouvant aller de courte durée à une durée plus longue, compte tenu du besoin de la personne atteinte.  On doit alors s’assurer d’avoir le médicament qui répond le mieux à nos besoins. On trouve souvent la meilleure recette après en avoir essayé quelques-uns, car on ne peut jamais savoir parfaitement comment les gens réagiront à un médicament.

De plus, il est important de mentionner que tous ces traitements ne sont pas gratuits, loin de là. Bien entendu, tous ont droit aux meilleurs traitements, mais malheureusement il est hors de la portée financière de biens des personnes de se les fournir. Plusieurs personnes ont la chance d’avoir de bonnes assurances médicales complémentaires qui peuvent couvrir une partie, ou la totalité, des coûts de cette médication. Je me considère très chanceuse de faire partie de cette catégorie de jeunes qui ne doivent pas subir ces frais, étant donné qu’ils sont très élevés. Ils peuvent varier, si je ne m’abuse, de 80$ pouvant atteindre les 230$ pour 30 comprimés, variant en fonction du médicament prescrit par le spécialiste et également de la dose suggérée.

En conclusion, le plus important à retenir, selon moi, est le fait que les gens atteins du TDAH ont comme devoir de s’informer le plus et le mieux possible au sujet de la médication et des effets secondaires. C’est également à eux de donner un compte rendu du bon ou du mauvais déroulement de leur médication, étant donné que les spécialistes ne peuvent pas deviner les effets secondaires que la médication a sur chacun de leurs patients.


Au plaisir !

mardi 30 septembre 2014

Accommodements pour les étudiants atteints du TDAH

Bonjour à tous,

La semaine dernière, je vous ai mis plus en contexte au sujet des troubles du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et des réalités des diagnostics de nos jours. Rappelons-nous ce qu’est le TDAH. Selon Johanne Perreault D. Psy et Annick Vincent, MD:

Le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un problème neurologique qui peut entraîner des difficultés à moduler les idées (inattention), les gestes (bougeotte physique), les comportements (impulsivité) et les émotions (hyper-réactivité émotionnelle). Le TDAH touche environ 5 à 8% des enfants. [1]

Aujourd’hui, j’aimerais vous donner plus d’informations concernant les services offerts pour les gens souffrant de ce trouble. Il y a différents types de services tout dépendants si l’élève se situe au milieu primaire, secondaire, collégial ou universitaire. Encore une fois, nous ne pouvons atteindre ces services sans faire aucune démarche. On doit être en mesure, bien entendu, de prouver que nous sommes bel et bien atteints de se trouble, et que les professionnels puissent en constater la problématique.
Lorsque l’élève est atteint du TDAH au primaire ou au secondaire, les interventions sont plutôt semblables. Il est important de la part des enseignants d’essayer de mettre toutes les chances du côté de l’élève pour lui venir en aide avant de le lui prescrire immédiatement de la médication. Ces interventions sont parfois suffisantes pour certains enfants. Plusieurs mesures peuvent être établies pour aider l’élève à réussir malgré ce trouble. On peut asseoir l’enfant en avant de la classe, lui donner des tâches lui permettant de bouger (aider à distribuer des feuilles), asseoir l’enfant avec un TDAH avec des enfants qui n’en sont pas atteints, permettre à l’enfant un casque d’écoute lorsqu’il doit effectuer des tâches individuelles et favoriser à l’enfant des pauses régulières. Il est évident que l’enfant aura besoin de soutien à l’école sur une base quotidienne. Les parents jouent également un rôle très important, car ils doivent s’assurer avec l’enseignant du bon déroulement de leur enfant.

Pour des cas plus sévères, il est suggéré de fournir à l’enfant un environnement de travail structuré (code de couleur, place stratégique dans la classe, afficher les horaires au tableau), de lui fournir un espace de travail privé et des espaces d’apprentissage (coin lecture, espace pour les travaux manuels). Si même après ces nombreuses interventions la situation de l’enfant demeure très problématique, la médication peut être envisageable. Nous devons être conscients que la médication n’est pas un instrument magique. Elle ne donne pas du jour au lendemain la capacité aux élèves de tout comprendre sans ne plus mettre aucun effort. La médication joue un rôle de lunette d’accent. Elle permet aux élèves de se concentrer sur ce qui est dit en classe ou sur ce qu’ils lisent, sans être constamment dérangés, comme avant, par tout ce dont ils les entourent. Bien entendu, certains élèves malgré leur médication ont tout de même besoin de soutien de la part des professeurs. Parfois, ils doivent même encore utiliser la majorité des services décrits plus haut.

Pour ce qui est des adaptations scolaires au niveau collégial et universitaire pour le TDAH, différents accommodements sont permis. Ceux-ci peuvent varier d’une école à une autre, c’est alors la responsabilité de l’élève de contacter son établissement d’étude et de bien s’informer des services adaptés offerts. Généralement, il est demandé aux élèves d’apporter une attestation médicale et un formulaire rempli par son médecin et un autre professionnel, comme un psychologue. C’est des démarches assez complexes et, selon moi, nécessaires pour qu’il n’y ait pas usage excessif de ces services. Les élèves ont généralement le droit de faire leurs examens dans une salle calme et silencieuse séparée du reste du groupe. Dans certains cas, il peut être accordé à certains étudiants du temps supplémentaire pour réaliser leurs examens. Des étudiants peuvent également être suivis par un tuteur pour mieux fonctionner, ou encore avoir droit aux écouteurs pour couper les bruits environnants pendant les examens. Pour les jeunes qui éprouvent une grande difficulté en orthographe, il leur est souvent permis d’utiliser des logiciels spécialisés, tels qu’Antidote, pour les aider à corriger leurs erreurs. Les élèves nécessitant en raison de leur TDAH l’utilisation d’un ordinateur pour pouvoir utiliser les logiciels spécialisés peuvent être admissibles à une subvention gouvernementale pour l’achat de celui-ci. Ce processus est très complexe et nécessite plusieurs preuves et documentations.

Pour conclure, j’espère que tous ces renseignements ont pu vous donner une bonne idée de ce qu’on peut offrir comme services à nos enfants dans les écoles pour les aider à bien réussir malgré leur trouble de déficit d’attention. Je parlerai la semaine prochaine des conséquences autant positives que négatives que ce trouble peut entrainer.

Au plaisir !



[1] Clinique Focus. (2013). Enfants TDAH : recommandations pour l’école primaire et secondaire. Repéré à  http://www.attentiondeficit-info.com/pdf/tdah-adaptations-scolaires-primaire-secondaire.pdf

lundi 22 septembre 2014

Arrêtons nos préjugés

Bonjour à tous,

Tout le monde a probablement déjà entendu parler des troubles du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Les gens ont souvent cette tendance à rattacher ce trouble comme étant une maladie mentale. Je trouve ce terme trop intense, sachant très bien ce qu’est ce trouble. Selon moi, le TDAH n’est pas du tout une maladie mentale, loin de là. Plusieurs personnes de mon entourage en sont diagnostiquées, moi y comprise. J’ai la chance de côtoyer ces gens quotidiennement, ce qui m’a alors permis d’en apporter plusieurs observations au fil des ans. Je veux vous transmettre par le biais de ce blogue une vision réelle des procédures de diagnostics dans notre monde d’aujourd’hui. Également, vous informer sur les services offerts par les écoles, qu’elles soient d’ordres primaires, secondaires, collégiales ou universitaires. De plus, expliquer ce que ce trouble implique comme conséquences chez les élèves et l’importance de bien le traiter. Mais tout d’abord, j’aimerais donner une meilleure idée de ce qu’est le TDAH et peut-être enlever tous les préjugés que nous y associons souvent.

Premièrement, il est bon de savoir que tous les cas diagnostiqués sont différents les uns des autres. Personne ne vit ce trouble avec la même intensité et de la même manière. Les gens peuvent se rendre compte qu’ils en sont atteints, peu importe leur âge. Je vous donne ici l’exemple de mon frère aîné qui a été diagnostiqué à l’âge de huit ans et moi-même à l’âge de vingt ans. Certaines personnes pensent que trop de gens essaient d’obtenir un diagnostic du TDAH et que cela est loin d’être une nécessité. Mon opinion est assez partagée à ce sujet. J’ai souvent entendu dire que les gens réussissaient avant sans toute cette médication, alors pourquoi en aurait on besoin maintenant? Je crois au contraire que l’avancement des technologies nous a apporté cette chance de pouvoir aider les gens en difficultés. Alors, pourquoi ne pas en profiter et mettre toutes les chances de notre côté? Un petit bémol peut par contre en découler. Comme dans tous les domaines de la vie il faut faire attention aux abus et s’assurer que seulement les personnes dans le besoin aient le droit de bénéficier de ces ressources.

Il est vrai, je ne vous le cacherai pas, que certains étudiants réussissent à obtenir une prescription alors qu’ils n’en ont pas du tout besoin. J’en ai vu beaucoup et j’ai même vu des gens qui revendaient leurs médications à d’autres en périodes intenses d’examens. C’est rendu « in », pardonnez-moi l’anglicisme, et les gens ne considèrent pas l’importance de cette médication. Ils ne sont pas assez informés de tout ce que le TDAH implique. Le « monde étudiant » dans lequel ont vit présentement est devenu tellement compétitif que les étudiants sont près à tout, même à mettre leur santé en péril, pour pouvoir performer toujours plus. Je trouve ces comportements dommages, car il ne faut pas oublier que la majorité des gens diagnostiqués en sont réellement atteint et nécessitent d’être sous médication. Mais c’est à la suite d’un nombre élevé de comportements comme ces derniers que les gens développent des préjugés envers toute la population touchée de près ou de loin. Et malheureusement, les personnes dans le réel besoin doivent en évoquer les conséquences.

Selon moi, les tests de diagnostics ne sont pas assez spécifiques et difficiles à passer. Dans ce sens où il est facile pour n’importe qui, qui a le désir de se procurer de la médication, de mentir et d’inscrire les réponses logiques afin d’être diagnostiqué. C’est la responsabilité des spécialistes dans ce domaine de faire en sorte que seulement les cas réels soient diagnostiqués. Rendre l’accès et les démarches plus complexes serait un bon moyen selon moi d’y retrouver seulement les personnes dans le besoin. C’est tellement facile aujourd’hui que tout le monde pourrait tenter sa chance à défaut de ne pas obtenir l’accord du médecin. Alors en rendant les démarches plus complexes, ça permettrait de décourager une bonne partie des gens qui n’en ont pas réellement besoin.  


En espérant que toutes ces informations ont pu vous aider à vous former une meilleure idée au sujet des troubles du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité.

Au plaisir !